mercredi 18 septembre 2013

Réforme des retraites : pourquoi la mobilisation ne décolle pas ?

par Richard PALAO *

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(...) Le chiffre national de 360.000 [ndlr: le 10 septembre] selon la CGT ne peut nous satisfaire et n ’est pas de nature à faire revoir sa copie au pouvoir, ni inciter les syndicats réformistes à hausser le niveau des luttes. Pourtant, une large majorité de français est selon les sondages contre la réforme et se disent très inquiets pour leur retraite. Alors, qu’est ce qui bloque ? qu’est ce qui empêche ces mécontents de participer aux actions pour défendre un droit social fondamental alors que des centaines de milliers de manifestants se sont opposés pendant plusieurs semaines au mariage pour tous ?

Il y a certainement plusieurs motifs, comme le faible taux de syndicalisation, la division syndicale, la CFDT ayant une nouvelle fois trahi en annonçant avant la manifestation qu’elle était favorable à la réforme, mais je pense que la pratique de ce que j'appellerais la délégation abusive de pouvoir des syndicats contestataires est également responsable de l’insuffisance de la mobilisation : Depuis des décennies, hormis dans certaines circonstances, comme les occupations d’entreprises en lutte, comme les FRALIB , partout ailleurs ce sont les syndicats qui fixent le calendrier des luttes, leur modalité, leur durée et qui se rendent aux négociations sans que dans la plupart des cas ils aient consultés les travailleurs.

Puisque le sujet est la réforme des retraites, qui a décidé que l’action devait se dérouler le 10 septembre uniquement sous la forme de manifestations alors que la situation exige une radicalisation des luttes et que par exemple un blocage des routes et des voies de communication, des occupations des mairies conseils généraux et régionaux socialistes qui sont favorables à cette réforme auraient certainement été plus efficace, plus médiatique et auraient donc davantage mis le pouvoir en difficulté ? Mais pour organiser de telles actions, encore faut-il que les travailleurs et les retraités puissent en décider et donc être consultés.

Dans combien d ’entreprises, d’ UD, d’ UL, des réunions ont été organisées pour décider des formes d’action avec les syndiqués ? Certes il s’agissait d’une action de rentrée, mais un demi-succès n ’est jamais favorable pour mobiliser pour les actions futures, alors ne restons pas passifs, ne laissons pas les directions syndicales décider à notre place, la lutte contre cette réforme des retraites ne fait que commençer, exigeons d'être partie prenante, d'être consultés sur les formes d'action, sur la nécessité de poursuivre la négociation avec un pouvoir qui ne respecte pas ses engagements et poursuit la politique de SARKOZY, sur la poursuite de la néfaste stratégie du syndicalisme rassemblé avec la CFDT, courroie de transmission du pouvoir socialiste ....

EXIGEONS QUE LA DEMOCRATIE SYNDICALE SOIT APPLIQUEE ET RESPECTEE ...

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* Commentaire d' un article de Rouge Midi
Le titre est de la rédaction.

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