mardi 29 novembre 2011

Triste anniversaire


Cette semaine, les Restos du coeur débutent leur vingt-septième campagne.... Une fois encore, ils vont tourner à plein régime, avec 60 000 bénévoles qui donnent leur temps, leur humanité à 850 000 personnes. Leurs besoins estimés pour l'hiver sont en hausse de 15%.

On apprend aussi que le taux de chômage atteint officiellement un niveau record.  Trois courbes grimpent en parallèle aujourd'hui : le nombre de pauvres, le nombre de chômeurs... et le nombre de riches. Il y a vraiment un (très) grave problème social.

Mais pire peut-être que de voir la misère s'étendre, il faut subir ceux qui la font exploser, ceux qui enfoncent le peuple un peu plus chaque jour, ceux qui n'ont d' yeux que pour leurs dividendes, ceux qui s'accrochent à la défense de l'Euro fort comme à une bouée dérisoire.

Non sans raison, certains éditorialistes n'hésitent plus à comparer la politique de Sarkozy à celle de Laval.  Quel paradoxe dans cette société de nantis, le phénomène de paupérisation de masse est rampant mais il est là. Il gagne l'Europe. Et il est moins que jamais au coeur des préoccupations des pires politiciens de droite et des pires socio-démocrates aux affaires depuis l'après-guerre. Trente ans après, qu'on en juge en écoutant Coluche, rien n'a changé.

vendredi 25 novembre 2011

Pour un vrai débat et un référendum sur le nucléaire

par Hendrik Davi (1)

Un premier constat : Europe Ecologie Les Verts (EELV) abordait la discussion avec des conditions dites «incontournables » pour un accord, et pas uniquement sur la question énergétique : l’abrogation de la réforme Fillon sur les retraites, une 6ème République, le non-cumul des mandats, l’arrêt du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ... Ils sont ressortis avec une « dose » de proportionnelle, une promesse de 15 à 30 députés... et un « droit » à la retraite à 60 ans pour «ceux qui auront cotisé»... Autrement dit, négocier actuellement un accord de « législature » avec le PS et chercher un groupe parlementaire par ce biais, c’est au prix d’une acceptation de la ligne fixée par Hollande : pas d’incartade avec la « rigueur » réclamée par les marchés.

Ce qui s’est passé sur le nucléaire fut ensuite dans la même logique. Ayant accepté de mettre de côté une sortie programmée du nucléaire, le moratoire sur l’EPR fut rejeté et la reconversion de la filière MOX (le combustible le plus toxique, issu de l’industrie française du retraitement) remise en cause après un rocambolesque épisode. Des interventions de toutes sortes des représentant-e-s d’EDF ou d’Areva ont mis la pression sur le PS, s’immisçant dans la négociation entre les deux partis. Du jamais vu, révélateur de la force de l’industrie nucléaire, élément clé et source d’énormes profits dans l’oligarchie capitaliste française. 

C’est aussi révélateur sur la perméabilité du PS aux pressions des puissances économiques. Si, même dans l’opposition, il n’offre qu’une si faible ligne de résistance, qu’en sera-t-il s’il est au pouvoir, sur l’énergie, mais aussi sur tous les autres dossiers économiques et sociaux ?

Pourtant, aucune reconversion énergétique n’est possible si on est incapable d’une politique volontariste s’appuyant sur des choix démocratiques, pour contrer les logiques productivistes et les intérêts des actionnaires des entreprises du secteur énergétique, nucléaire ou pétrolier, (Areva, EDF, GDF Suez, Total ...).

24 centrales fermées, trop ou pas assez ?

Il reste cependant dans l’accord un point que font valoir les écologistes : la fermeture d’ici 2025 de la moitié des centrales actuellement en activité. C’est peu au regard d’un projet de sortie programmée, surtout si c’est la fermeture de vieilles centrales pour ouvrir des EPR réengageant l’avenir sur 60 ans. Mais cette toute petite brèche semble encore trop pour les tenants du nucléaire à tout prix, et pour la droite de Sarkozy qui les défend bec et ongles. Ils ne vont pas lâcher l’affaire, et chercheront à empêcher par tous les moyens sa réalisation si le PS accède au gouvernement. Ils vont pilonner la campagne de 2012 de toute leur désinformation. Les PDG d’EDF et d’Areva s’en chargent, multipliant les fausses informations, dans tous les medias (où ils sont souvent actionnaires),  sur les emplois perdus, les coûts, le réchauffement climatique...

Dans ce débat confisqué, les contre-arguments plaidant pour la reconversion ne sont pas entendus : le maintien des emplois pour toute la longueur de la reconversion et du démantèlement des centrales ; des créations d’emplois dans les énergies renouvelables et l’occasion d’investissements dans ce secteur ; les coûts et dangers de la prolongation de la durée de vie des centrales; le prix de leur inévitable démantèlement; l’absence de solution pour la gestion des déchets ; les choix différents faits récemment dans d’autres pays d’Europe ou dans le monde (la part du nucléaire dans la production énergétique mondiale est très faible). On peut se faire une idée, en lisant le scénario Négawatt, de la possible et nécessaire révolution énergétique que nous devons entamer.

Si le débat public avait vraiment lieu, on pourrait l’engager avec les organisations syndicales majoritaires dans le secteur, qui semblent hélas toujours hostiles à la reconversion énergétique et à la diminution du nucléaire, même celui prévu « a minima » dans l’accord Verts/PS.
Nous le savons, le Front de Gauche, comme le reste de la gauche, est divisé entre partisan-e-s d’une sortie programmée, - dont nous sommes – et partisan-e-s d’un nucléaire public et sécurisé. Mais les tenants de la seconde solution voient bien qu’on ne peut faire opposition commune à la reconversion avec l’argumentation d’EDF ou d’Areva. Eux, ce qu’ils ont en vue, c’est la possibilité d’ énormes bénéfices pour ces entreprises privatisées, avec une gestion au moindre coût et donc à la moindre sécurité. Les profits d’abord, l’Humain après.

Prendre le peuple à témoin 

Par contre, la proposition commune à tout le Front de gauche prend une nouvelle portée : initier un grand débat public national sur la politique énergétique conclu par un référendum: sortie du nucléaire ou maintien d’un nucléaire sécurisé et public, un choix si important qu’il ne peut être tranché que par les citoyens.
L’épisode PS/EELV le démontre : ce débat ne peut être réduit à une négociation électorale pour des postes d’élu-e-s. La société civile doit pouvoir décider en connaissance de cause. Elle doit être informée clairement des risques, des coûts associés à chaque hypothèse, des implications sur le mode de vie de tel ou tel choix.
Jean-Luc Mélenchon a adressé un courrier aux autres candidats de gauche pour leur proposer d’avancer ensemble dans cette voie (en lien ici). Les premières réponses n’ont pas été très positives : le PS n’y répond pas, le NPA rejette le principe d’un référendum, EELV considère que c’est par le biais du vote E. Joly que se fera l’expression démocratique... Mais l’idée semble avancer depuis les blocages entre PS et écolos. Parmi d’autres, Daniel Cohn-Bendit, qui a expliqué qu’un président digne de ce nom devrait « lancer un grand débat national sur l’énergie, la sobriété énergétique et le nucléaire, et prendre les citoyens à témoin par un référendum ».
La question doit donc revenir au coeur de la campagne du Front de gauche. Contre la droite, porte parole directe des marchands du nucléaire. Pour une transition énergétique, écologique et sociale par une planification écologique. Pour la démocratie enfin.

(1) Militant de Convergences et Alternatives, courant unitaire anticapitaliste membre du Front de Gauche.
les passages soulignés sont de la rédaction

vendredi 18 novembre 2011

Contre la peste intégriste

[ COMMUNIQUE ]

Le préfet autorise les prières de rue ! Samedi 19 novembre 2011, la préfecture a de nouveau autorisé les catholiques intégristes anti-IVG à faire des prières de rue devant l’hôpital public de Grenoble. Deux poids, deux mesures ? Depuis plusieurs mois, les catholiques intégristes multiplient les actions violentes, soutenus par des mouvements d’extrême droite (destructions d’œuvres d’art à Avignon, intimidation contre une pièce de théâtre à Paris, etc.). 
La plate forme IVG- contraception – information rappelle que l’IVGg est un droit acquis par les luttes féministes, et demande à Monsieur le préfet d’interdire ce rassemblement qui manifestement est un trouble à l’ordre public et contrevient aux lois de la république, notamment celles définissant la laïcité. 

Nous, militant-e-s féministes, laïques, progressistes, syndicalistes, militants politique et associatifs , appelons l’ensemble des grenoblois-e-s à venir massivement défendre le droit a l’Ivg et la laïcité dès 13H30 à l’arrêt tram de La Tronche Hôpital, sur le pont. 

Nous n’accepterons jamais la remise en cause des lois portant sur le droit des femmes et les conquêtes sociales

La Plateforme IVG, collectif Isérois de défense de l’avortement, de la contraception et des sexualités.

jeudi 17 novembre 2011

RFF Rhône-Alpes se moque des usagers

Dès le 12 décembre, trois trains de la ligne Grenoble-Gap, dont le Grenoble-Veynes du vendredi soir (!) seront remplacés par des bus (1). Ainsi en ont décidé une poignée de managers de Réseau Ferré de France (ce qui reste de feue la SNCF) dans le confort de leur bureau. Ceci aura notamment pour effet avéré de doubler le temps de transport sur cette desserte locale.

Naturellement, personne ne croit à la fable selon laquelle cette entreprise investie d'une mission de service public, serait pilotée dans cet esprit, i.e selon le noble et unique critère qui consiste à voir d'abord l' intérêt des usagers, avant toute autre considération.

Au contraire, à RFF on pense d'abord compétitivité, (?) donc, à faire de l'argent sur le dos des usagers clients. Très clairement. Très cyniquement. De telles exactions parlent pour elles. Il s'agit seulement ici et maintenant non pas de commenter, mais de ne plus laisser faire.


La riposte des usagers s'organise. Pour être efficace, elle doit être massive et immédiate. Pour l'instant, l’Association pour l’ Amélioration des Transports Publics dans le Sud Grenoblois (ADTPSG) a envoyé une lettre aux maires de la CCSG les appelant à agir contre ces décisions scandaleuses. D’autres associations d’usagers (ADTC, AGV et ARDSL...) ont écrit aux élus des villes situées sur le trajet entre Grenoble et Clelles, ainsi qu'au Conseil Régional.

Une pétition devrait être mise en ligne dans les prochain jours. Signez-là massivement, et surtout, prenez part aux actions et rassemblements dans la rue et sur la ligne, ils seront annoncés par voie de presse et distribution de tracts sur les quais.

(1) Lire le DL Isère Sud du 16/11/11
Consulter le site de l'A.D.T.P.S.G

jeudi 3 novembre 2011

Les primaires socialistes (2/2) : Ite missa est

¹ "Sarkozy c’est Merkel, Hollande c’est Zapatero".

Bah oui, on avait oublié de fermer le ban...  voilà c' est fait. 




(1) Jean-Luc Mélenchon,  adieu au programme du PS  (02.11.11). La suite de ce billet qui fera date, probablement, est de la même eau saumâtre. Le peuple de gauche est prévenu.

Dernier article

Contre le business des réseaux sociaux privatifs et leurs nuisances

Quatre ans après la première édition de ce texte en avril 2013 (!) les réseaux sociaux privatifs ont tout bouffé (dans l'espace pub...