mercredi 26 juin 2013

Un an de présidence : quelle déception ! par le Centre Inter-Peuples, Isère.


[ Edito du bulletin du Centre Inter-Peuples, Isère - numéro 218, Juin 2013 ]

Mai 2012 - Mai 2013 : certes, il reste encore quatre ans, mais nous doutons fort que les ruptures et les changements significatifs que nous pouvions attendre du Président François Hollande et de son gouvernement sur le plan des solidarités - aussi bien nationales qu'internationales - soient opérés d'ici 2017.

Nous voyons défiler comme avant à l'Elysée les dictateurs africains corrompus et assassins, les bases et dispositifs militaires français en Afrique, au lieu d'être allégés (nous devons exiger leur retrait pur et simple), ont été renforcés, à l'occasion notamment du conflit malien, le franc CFA qui maintient les économies africaines sous domination n'est pas remis en question, les multinationales françaises (Total, Bolloré, Areva…) qui exploitent sans vergogne les richesses et matières premières des pays du Tiers-Monde dans des conditions sociales et sanitaires inadmissibles continuent à opérer sans un minimum de contrôle gouvernemental, l'Aide publique au développement dont le montant défini par le PNUD (Nations-Unies) devrait s'élever à 0,70 % du PIB reste à un niveau très insuffisant (0,42%).

Sur le plan des droits des peuples, ce gouvernement est pour le moins timoré : aucune pression sur Israël pour qu'il stoppe sa colonisation criminelle de Jérusalem Est et de la Cisjordanie, ni sur l'Union Européenne qui devrait jouer un rôle décisif pour contrebalancer le soutien inconditionnel des Etats-Unis à Israël. Silence assourdissant face à l'occupation chinoise d'une très grande violence du Tibet, à la répression par Poutine de toute opposition y compris des ONG nationales et internationales, face au maintien absolument inadmissible par Barack Obama de la prison de Guantamano…

Aucune remise en question des ventes d'armes - la France est le 4° vendeur d'armes au monde- qui alimentent les conflits et les trafics, du nucléaire civil et militaire : on aurait pu attendre de François Hollande au moins l'engagement d'œuvrer au respect du Traité de Non-Prolifération Nucléaire…. Et tant d'autres silences ou reniements… Sur le plan du développement durable, on ne peut qu'être fortement déçu par le choix du tout nucléaire - la seule centrale de Fessenheim doit être démantelée… en fin de mandat-, par le non développement des énergies renouvelables, par l'extrême timidité de la lutte pourtant si urgente contre le réchauffement climatique…

Enfin, la politique d'asile et d'immigration ne marque aucune rupture - ou si peu !- avec celle menée depuis les années 2000 : la Circulaire Valls de novembre dernier n'a débouché à ce jour que sur un nombre infime de régularisations, la plus grande partie des familles avec enfants scolarisés, des travailleurs sans papiers, des jeunes mineurs ou majeurs isolés sont exclus des critères de régularisation et maintenus dans une situation dramatique de non droit, les camps de Roms continuent à être démantelés sans relogement digne de ce nom…

On pourrait parler aussi du refus de renégocier le Traité européen qui plonge les économies européennes dans la récession et enfonce les peuples d'Europe dans l'exclusion économique et sociale, et un chômage de plus en plus massif, alors même que les plus riches deviennent de plus en plus riches… Ces inégalités renforcées créent de la désespérance qui fait le lit d'une extrême-droite à l'offensive partout en Europe, et laisse la rue aux pires expressions (racistes et homophobes).

Nous, citoyen-ne-s français-es, devons nous mobiliser et faire pression sur ce gouvernement pour qu'il s'engage réellement pour une politique sociale, économique, internationale réellement solidaire, durable… en nouant des alliances et des convergences, à Grenoble, en France, en Europe.

Centre Inter-Peuples, Juin 2013

Lettre ouverte à madame la ministre du logement et à monsieur le préfet de l’Isère

Suite à l’annonce de la fermeture des centres d’hébergement d’urgence et à la mise à la rue dans le département de l’Isère d’au moins 600 personnes prévue avant le 10 juillet (un foyer de l’Isle d’Abeau a déjà été fermé), le Collectif isérois de solidarité avec les étrangers migrants (CISEM), réunissant une bonne dizaine d’associations de soutien aux étrangers, a lancé une réunion jeudi 20 juin 2013, à laquelle ont aussi participé des représentants syndicaux et des individuels. Le principe d’envoi de lettres par mails a été acté.
Chacun peut s’approprier le texte ci-dessous et l’envoyer aux adresses suivantes :

Cécile Duflot, ministre de l’égalité des territoires et du logement
cecile.duflot@territoires.gouv.fr
Richard Samuel, préfet du département de l’Isère.
richard.samuel@isere.pref.gouv.fr

Merci.


Madame la Ministre,
Je m’associe aux citoyen-ne-s, associations, réseaux solidaires de l’agglomération grenobloise pour dénoncer la fermeture en cours de toutes les structures d’hébergement d’urgence restées ouvertes suite au dispositif hivernal. Malgré l’annonce de garder ouvertes une centaine de place pour les personnes les plus vulnérables, ces expulsions illégales des structures ont déjà commencé. Afin d’obéir aux directives de la préfecture, les directions de certaines associations gestionnaires exercent des pressions morales sur les hébergés, allant jusqu’à les menacer de faire venir la police pour leur faire quitter les structures. Six cent personnes au moins sont concernées, qu’il s’agisse de personnes seules, de couples, de familles avec enfants – y compris nouveaux nés, de femmes enceintes voire parfois de personnes malades.
Ces expulsions déguisées sont illégales :
  •  La plupart des personnes ont signé un contrat d’hébergement qui ne peut être résilié unilatéralement,
  •  Il existe un principe de continuité de l’hébergement (article 345-2-3 du code de l’action sociale et des familles, « toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir (…) y demeurer dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée. Cette orientation est effectuée vers une structure d’hébergement stable ou de soin, ou vers un logement, adapté à sa situation. »)
  •  Les centres d’hébergement sont les domiciles des hébergés, or la loi protège le « domicile » des personnes en stipulant qu’il ne peut y avoir d’expulsion sans décision exécutoire du tribunal. A notre connaissance, aucun tribunal n’a été saisi, ces expulsions sont donc illégales.
Je suis également écœuré(e) du nombre très élevé d’obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées ces derniers jours. Le nombre des régularisations d’étrangers ayant fait des demandes d’asile ou de titre de séjour en France est extrêmement faible, le seul sort qui leur est réservé étant l’expulsion du territoire. Qu’ils soient victimes de discriminations ou de persécutions dans leurs pays d’origine ou qu’ils soient gravement malades, rien ne vaut aux yeux de l’administration française. Les demandes sont pratiquement toutes rejetées. Pourtant, s’ils étaient régularisés, les étrangers entreraient dans le droit commun et auraient accès à d’autres solutions que les hébergements d’urgence, y compris par le travail et l’accès au logement. Régler le problème de la saturation des hébergements d’urgence par des expulsions qui détruisent la vie de personnes déjà en difficulté est une fausse solution totalement inhumaine.
Je souhaite dénoncer le désengagement de l’État dans l’ensemble du secteur social, qui touche en premier lieu les personnes les plus vulnérables que sont les migrants et les précaires. Je ne resterai pas sans réagir.
Veuillez recevoir, Madame la Ministre, l’expression de ma solidarité avec les plus démunis.
C/C Monsieur Richard Samuel, préfet de département de l’Isère

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Pour tous contacts : collectifsoutienroms38@gmail.com 
le blog du Collectif La Patate Chaude
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vendredi 21 juin 2013

Le fascisme tue en France...

Ensemble, combattons-le !


[Rassemblement à Grenoble 
Samedi 22 Juin 
16h30 - Gare SNCF ]


Le 5 juin, des militants d’extrême-droite ont tué Clément Méric, syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne et nous révolte ; il s’inscrit dans la suite de très nombreuses agressions commises par des groupes d’extrême-droite ces derniers mois. La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d’arrêt à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.


Dans le respect de leurs différences, les organisations soussignées appellent à s’unir pour rendre hommage à Clément et pour éliminer la haine fasciste.

Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de l'extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l'occasion pour eux d'être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation du FN et de ses idées xénophobes et racistes.

L'exclusion, le rejet de l'autre, la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l'immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l'histoire en témoigne, conduisent au pire. L’Etat entretient un climat délétère en organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d’agir avec détermination contre les commandos fascistes.



Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de l'immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont multipliées dans toute la France comme à travers toute l'Europe. Le mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte l’extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.


Ce n’est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs face à l’avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es, accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées, licenciements, fermetures d’entreprises... Face à l’explosion des inégalités et aux politiques d’austérité, il faut reconstruire l’espoir collectif en une société plus juste. La question de la répartition des richesses que nous produisons est fondamentale. L’extrême-droite est à l’opposé de ces valeurs.


Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c’est honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.


Unité contre le fascisme et l’extrême-droite !


Rassemblement à Grenoble 
Samedi 22 Juin 
16h30 - Gare SNCF


Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation : éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et l’organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes, mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l’intolérance, du nationalisme, de la haine, et de l’exclusion ; tout le contraire de ce que veut imposer l’extrême-droite !


Le fascisme et l’extrême-droite ne sont pas des courants politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est basé sur la violence physique, la haine, l’asservissement des peuples.



Premiers signataires (au 17 juin) :

AC !, Act Up Paris, Action antifasciste Paris Banlieue, ACTIT, AFASPA, Alternative Libertaire, AIDES, APEIS, ATMF, ASEFRR (Association de solidarité en Essonne avec les familles Roms Roumaines), ATTAC France, CAAC (Collectif des associations et ami-es des Comores), CADAC, CEDETIM/IPAM, CGA, CGT Educ’action (Versailles, Créteil, Paris), CNDF, CNT-f, CNT-SO, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon, Collectif Hétéros au boulot, Collectif Oui Oui Oui, Collectif VAN (Vigilance arménienne contre le négationnisme), Collectif de Saint Denis contre le FN et l’extrême droite, CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Confédération paysanne, Convergence et Alternative, DAL, DIDF, Droits devant !!, EELV, FA, FASE, FASTI (Fédération des associations de solidarité avec les travailleur-euse-s- immigré-e-s), Fédération Anarchiste, Fédération Sud Education, Femmes Egalité, FIDL, FSU, Fondation Copernic, Front de gauche Latinos, GARçES, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and Gay Pride Lyon, Lesbiennes of Color, Les Debunkers, Les Effronté-e-s, Living room project Marne la Vallée, Marche Mondiale des femmes, Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP, NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front 38, RedSkins Limoges, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université), SNESUP-FSU, SNPTES-UNSA, SNTRS-CGT, Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, STRASS, Syndicat des avocats de France, Syndicat de la magistrature, UJFP, UNEF, Union syndicale Solidaires, UNL, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales antifascistes)…

mardi 18 juin 2013

NON à l'A51 !


RASSEMBLEMENT FESTIF ET RÉAPPROPRIATION VÉLORUTIONNAIRE DE L’AUTOROUTE A51


Un compte-rendu de la journée

par Georges.

Très belle manif samedi 15 juin, 600 personnes rassemblées au col du Fau au-dessus de Monestier de Clermont.  Beaucoup de jeunesse dans ce rassemblement avec ce slogan : " plus de pétrole ? faites marcher vos guiboles ".  Les plus courageux sont montés à vélo, les autres soit on pris le train ou les camions prévus pour ça.

Les organisateurs (collectif du Trièves) pensaient pouvoir négocier la descente sur Grenoble par l'autoroute (???)  Discussion et négociation de 14 h à 17 h. On tourne en rond autour du rond-point de la sortie de l'autoroute.
La gendarmerie avait bloqué l'entrée et la sortie de l'autoroute à Monestier (longue queue de voitures sur l'autoroute). Difficile de prendre une décision, certains s'en vont car nous devions partir à 14 h. Finalement après beaucoup de discussions, et la tenue d'une AG, a été voté la descente sur Grenoble par la route.













Des tas de terre et de branches ont été déposés sur la sortie de l'autoroute (décision de l'AG) juste devant les gendarmes qui serraient leurs boucliers et leur matraques.
Et voilà 400 vélos qui se lancent (doucement) dans la descente, c'était impressionnant.
Explication de notre action à tous les automobilistes arrêtés sur le bord de la route le temps de laisser passer le peloton (souvent étiré) de 400 vélos.
Tout le long, le parcours était sécurisé par la gendarmerie, génial nous avions toute la route pour nous.














Un mariage était bloqué sur la sortie après St-Martin-de-la Cluze; la mariée est sortie de sa voiture (à la demande générale) pour nous soutenir :)
Après 3 heures de descente, arrivée de la vélorution sur la Cours de Libération depuis Pont de Claix jusqu'à la rue des Alliés, les gens sortaient aux fenêtres de immeubles pour nous voir.
Puis direction le campus où nous attendaient la bière et la musique au local du Ptit vélo.






Journée géniale, tout le monde était ravi de cette action qui s'est déroulée dans une bonne ambiance :)

Texte et photos : Georges Veyet.

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Un projet inutile et néfaste


Des autos et toujours plus de pollution !

Les habitants de Grenoble connaissent plus de 120 jours par an de qualité de l’air dégradée du fait d’une surabondance de véhicules motorisés. Les automobilistes perdent chaque année 154 heures dans les embouteillages. Dans ces conditions, vouloir rajouter des milliers de voitures dans la cuvette grenobloise est tout simplement meurtrier.

Des terres, des montagnes et des forêts menacées !

Cette autoroute a pour but de relier Grenoble à Sisteron. Elle traversera donc les campagnes et montagnes du Trièves, du Buëch, du Beaumont, du Champsaur, du Dévoluy et du Valgaudemar. Elle portera atteinte de façon irrémédiable aux terres agricoles et aux espaces naturels. 1 km d’autoroute = 10 ha de terres agricoles ou de forêts rayées de la carte.

A peine plus vite, beaucoup plus cher !

En raison du relief et de l’instabilité des terrains, la réalisation de cette autoroute nécessiterait des ouvrages pharaoniques et les travaux sont estimés aujourd’hui à 2,5 milliards d’euros, soit 27 millions d’euros au km.

Tout cela pour un gain de temps entre Grenoble et Sisteron de... 11 mn.

dimanche 2 juin 2013

NPA : chronique d'une (r)évolution manquée

NPA, Chronique d'une révolution manquée

Une mini-série en immersion

En 2008, près de 10.000 personnes venues de toute la gauche radicale se lancent dans une aventure pleine de promesses. La création d’un parti pluriel à la gauche de la gauche, qui veut réunir « le meilleur des traditions du monde ouvrier ».
2013 :  La chute est rude. Le NPA compte moins de 2.000 adhérents aujourd'hui. Dans l'intervalle la plupart des nouveaux et beaucoup d'ancien(ne)s sont partis, et la séquence électorale a été un échec.

Que s'est-il passé ? Réponse en 15 vidéos au cœur d'une aventure militante.

Ce webdocumentaire retrace les quatre premières années du Nouveau Parti Anticapitaliste en suivant trois jeunes militants de l'organisation aux profils et aux aspirations différentes.

En 2009, Fanny vient de la Ligue Communiste Révolutionnaire, Edouard d'Alternative Libertaire et Jihane de la fraction l'Etincelle de Lutte Ouvrière. La caméra les a suivis de manifs en réunions, d’élections en crises internes. 

[Cf aussi avec le bénéfice du recul : " Avenir incertain au NPA", billet du 16 février 2011 sur ce blog] 

Dernier article

Contre le business des réseaux sociaux privatifs et leurs nuisances

Quatre ans après la première édition de ce texte en avril 2013 (!) les réseaux sociaux privatifs ont tout bouffé (dans l'espace pub...