samedi 29 novembre 2014

Center-Parcs Roybon : Camillix à la ZAD de Roybon


Center Parcs Chambaran : Camillix à la ZAD de Roybon

ZAD Roybon : le vrai service public !

Cette vidéo est copyleft, vous pouvez la télécharger, la diffuser partout, la modifier, la republier, etc.

En à peu près un mois, la jolie forêt des Chambarans s’est transformée en ruine, jonchée d’arbres à terre, entassés, prêts à devenir des étagères en aggloméré. La terre est à nue, blessée par les imposantes machines qui y sont à l’œuvre. On ose à peine se demander ce qui est arrivé à tous les animaux qui habitaient là….

Vu du ciel, c’est encore plus choquant : déjà 30 hectares ont été défrichés. Ces quelques photos prises d’ulm nous renvoient la réalité en pleine face.

Un « chantier vert », qu’ils disaient...


La réalité, c’est que depuis l’accord du préfet il y a un mois, ça tronçonne, ça abat, ça broie, ça creuse à tour de bras. Et ce sans aucun respect des engagements de réalisation d’un chantier à faible impact environnemental (« chantier vert », disent-ils), pas de traces de modification graduelle du milieu, et on se demande bien quand le déplacement des espèces promis par Pierre et Vacances a pu être organisé.

La politique du fait accompli


Aujourd’hui, plusieurs recours sont déposés ou sur le point de l’être. Mais la société Pierre et Vacances choisit le passage en force. Espérant sans doute mettre la justice devant le fait accompli, comme cela a été fait ailleurs.

Sur le chantier, ça travaille de jour comme de nuit, la semaine et les weekends, et même les jours fériés. Coûte que coûte, Pierre et Vacances détruit la forêt des Chambarans à toute allure. En un mois, 35% de l’abattage prévu a été réalisé, dans deux mois, tout sera largement à terre.

Le vrai service public


Tout ceci se déroule sous l’œil vigilant et bienveillant des forces de l’ordre, qui, elles non plus, ne lésinent pas sur leur implication : patrouilles quotidiennes, en 4×4 et en motocross, et même surveillance aérienne en hélicoptère. On se demande en quoi surveiller un chantier privé relève du maintien de la paix, ou même tout simplement du service public ?

Le bien commun à protéger, c’est la forêt des Chambarans. C’est elle qu’il faut défendre si l’on se place du côté du service public. Et non pas défendre les intérêts de Pierre et Vacances qui privatise une forêt publique, avec la complicité des collectivités. Plus encore que la forêt, c’est même l’eau potable de toute la région qui est mise en danger par ce projet, et que nous cherchons à protéger.

ZAD partout !


La situation actuelle nécessite une mobilisation générale, permanente, large et déterminée.

Pour nos enfants, les animaux, la nature, la vie et la diversité, pour la démocratie réelle partout et la défense des biens communs, nous appelons à la vigilance et la protestation publique et à la désobéissance civile.

Contre le projet de Center Parcs et tous les projets inutiles imposés :

  Rendez vous dimanche 30 novembre à Roybon, 12h

samedi 22 novembre 2014

Tuer pour la croissance

Au lendemain de la mort de Rémi Fraisse, Thierry Carcenac a eu cette phrase stupéfiante: « Mourir pour des idées, c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête* ».

À cette fripouille, nous rétorquons : « Tuer pour ses intérêts et pour la croissance, c’est abject, même si c’est relativement banal, à l’échelle de la planète. »


Car il faut voir dans cette mort la conséquence d’une idée, de celles qui animent obsessionnellement tous les gestionnaires du monde, du cadre de PME aux chefs d’État, en passant par le moindre élu local : la croissance quel qu’en soit le prix; l’emploi même s’il est inutile ou nuisible; le développement infini, pour rester ou devenir plus attractif que le voisin et consolider leur pouvoir.

C’est pour cela qu’il est si important, pour l’État, qu’un mouvement n’émerge pas, qui mettrait en question à la fois les moyens (policiers) et les finalités (capitalistes) de son action. Où irait-on si les jeunes réclamaient le désarmement de la police, en dénonçant de concert les crimes racistes commis ordinairement dans les banlieues et la répression sauvage des manifestations anti-capitalistes ? Où irait-on si les différentes Zones à Défendre contre les projets industriels et commerciaux scélérats continuent de se relier, de se coordonner, de se fédérer, en paroles et en actes ?

Difficile pour sûr de savoir où cela nous mènera, mais s’engager sur ce chemin est la plus belle chose qui puisse nous arriver.


À quelques encablures [du Testet] du bois des Avenières, mi-novembre 2014.
p.c.c : M.A.R.C.U.S.E - Mouvement Autonome de Réflexion Critique à l’Usage des Survivants de l’Économie.

*Président du Conseil Général du Tarn.
cf. audio ci-dessous à 23:00 

PLUS BELLE LA LIFE
Durée totale 59:09

vendredi 14 novembre 2014

Contre Center-Parcs et leur monde, dimanche 16 novembre.

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A l'appel de l'association Pour les Chambaran Sans Center-Parcs, et du collectif ZAD-Chambaran, rendez-vous dimanche 16/11 :

-Sur place à 12h à l'appel du collectif ZAD-Chambaran 

Pour trouver le lieu, repérez le point rouge "chez dominique" sur la carte ci-dessus.

- Ou à 13h30 à la buvette du lac - sortie de Roybon, direction St Antoine (20 mn de marche environ jusqu'au lieu de rassemblement).

13h30 : rassemblement sur le parking du Lac de Roybon

13h45 : Départ de la marche vers le lieu du forum, en bordure du site (même endroit sur la carte).

14h45 : Arrivée prévue et accueil avec boissons chaudes pour tous (à chacun de prévoir des trucs à partager)

Action symbolique sur place : une immense banderole pour y déposer vos doléances sous formes de pin's, patchwork, affiches, dessins (prévoir vos accessoires...)

Echanges pour préparer, structurer notre opposition aux travaux.

Bonnes chaussures, vêtements chauds et imperméables pour la pluie.


Mots zadistes 

La forêt des Avenières, c’est un joli bois, qui appartenait à la commune de Roybon… et à tout le monde, depuis fort longtemps. On avait l’habitude de s’y promener, d’y ramasser des châtaignes ou des champignons, d’y croiser des animaux (au moins 17 espèces protégées*), d’y courir, d’y rire, de s’y perdre et de s’y retrouver, et d’y pique-niquer.

Depuis un peu moins d’un mois, un gros bout de cette forêt a été vendu une bouchée de pain ** par la commune de Roybon, à Pierre et Vacances, pour qu’ils y construisent un Center Parcs ***  (avec l’aide d’au moins 37 millions d’euros d’argent public quand même, le libéralisme c’est bien mais quand il peut être subventionné, c’est mieux).

Alors on veut dire et redire (et peut être même le chanter) que cette forêt c’est la notre, c’est notre bien commun, qu’on ne la laissera pas être détruite comme ca, sans réagir. Pour tout un tas de raisons qu’on ne détaillera pas ici mais dont on pourra parler tous ensemble sur place.

Alors rendez vous dimanche 16 novembre dans le bois des Avenières, pour un pique nique festif et convivial. Amenez de quoi manger, boire, s’asseoir, se balader, jouer, chanter et se tenir au chaud.

 * Mais protégés de quoi ? protégés par nous... de nous !
 ** Et encore, une bouchée, c’est peut-être exagéré : 30 centimes du mètre carré, ca doit à peine faire une ou deux miettes de pain.
 *** ndlt. Center Parcs : n. m. qui désigne un camp grillagé de 200 hectares dans lequel se retrouvent des individus en recherche de vacances « tout compris », et disposant des fonds suffisants. 

LIENS :

dimanche 9 novembre 2014

En mémoire de Vital Michalon et Rémi Fraisse. Ni oubli ni pardon.


Une tribune de Paul Michalon parue le 31 octobre 2014 dans «Libération». Paul Michalon, enseignant, est l'un des frères de Vital Michalon, tué par les flics en 1977 à Creys-Malville (Isère) par une grenade offensive lors d’une grande mobilisation européenne contre le projet de surgénérateur nucléaire Superphénix. Ce projet a été définitivement abandonné sous Jospin par arrêté ministériel, le 31 décembre 1998.


Malville-Sivens… on recommence. Je me souviens de cette immense procession sous une pluie morne, des cirés multicolores, et, malgré tout, de cet élan qui nous portait vers le site comme un des grands buts de notre jeunesse. Je me souviens de l’hélicoptère blanc du préfet Jannin qui tournoyait, surveillant tout, recevant et donnant certainement des ordres. Je me souviens du pré auquel les premiers milliers de marcheurs ont accédé, les autres restant bloqués sur d’étroits chemins, résultat d’une habile stratégie militaire…Je me souviens des quelques excités, peu nombreux en vérité, tenant le devant de la scène au bas du pré. Et rapidement les tirs de grenades à cadence rapide, au bruit, au souffle ou aux gaz insupportables. Puis les fusils passant à l’horizontal. Je me souviens de Manfred Schultz, main arrachée par un de ces projectiles qu’il avait eu l’imprudence de vouloir relancer, puis de Michel Grandjean, transporté en hâte, hurlant avec son pied déchiqueté. Et du brigadier Touzeau, avant-bras explosé par la grenade qu’il allait nous envoyer - mais qu’il avait tardé à lancer. Et bien sûr, je me souviens de mon cher frère Vital, perdu de vue dans le brouillard des lacrymogènes et dont j’ai dû peu après reconnaître le corps à la mairie de Morestel.

Mutisme. Je me souviens que l’on ne nous a jamais rendu le ciré qu’il portait, que l’autopsie a conclu à une «explosion» sans plus s’avancer, et le procès à un «non-lieu» ; de l’énorme scandale qui s’ensuivit, du quasi-mutisme du gouvernement - celui-ci chargeant le médiateur de la République de prononcer quelques mots de condoléances - ; et même de l’incroyable déploiement policier lors des funérailles de notre frère, comme si «l’ennemi de l’intérieur» - voire celui de l’étranger, Jannin tonnant contre les manifestants «boches» revenant occuper la région, mais si ! - était encore à craindre.
Et puis je me souviens des socialistes montant au créneau, l’occasion étant trop belle d’envoyer des bonnes salves au pouvoir giscardien… mais refusant de s’associer à nous, la famille, pour demander une loi interdisant l’usage d’armes de guerre (dont les grenades offensives) contre une manifestation - on ne sait jamais… C’était il y a bien longtemps, trente-sept ans, à Creys-Malville.

Ignorance. Aujourd’hui, sur le site de Sivens, le même drame se reproduit à l’identique, tout aussi lamentable. Je ne connais pas Rémi Fraisse mais imagine très bien ce que sa famille ressent, et dont nous nous sentons soudain si proches. Voilà où mène l’ignorance, voire le mépris, au plus haut niveau, des questions environnementales et de l’indispensable réflexion de fond, collective et démocratique, qu’elles imposent chaque jour davantage. Les citoyens moyens sont beaucoup plus en avance que leurs élus ! Voilà où mènent les vieux réflexes de «maintien de l’ordre» par la violence d’Etat, et la mise en branle de matériel de guerre contre des manifestants - fussent-ils agités. Voilà où mène l’obsession de la conquête du pouvoir sans vraie réflexion sur ce que l’on en fera. Froncer les sourcils, faire de viriles déclarations et envoyer la troupe n’est toujours pas une politique.

Et quel beau message à destination de «la jeunesse, priorité du quinquennat» ! Depuis Malville et d’autres drames similaires, les «socialistes» n’ont rien appris, rien compris, confirmant l’adage désabusé des historiens : «La seule chose que l’Histoire nous apprend, c’est qu’elle ne nous apprend rien.»

Paul Michalon

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