Destot maire de Grenoble et ses amis se targuent ces temps-ci d' avoir franchi le seuil légal de 20% de logements sociaux. Très bien. Grenoble ville écocitoyenne enrubannée de récompenses.... Formidable. L'une des dernières reçues en date est difficile à ourdir sans rire, tant la breloque dont se vante le maire sur son blog est ridicule, mais ne vous gênez pas, allez-y de bon coeur, compte tenu de l'histoire qui suit, beaucoup moins drôle, et narrée par un militant anonyme.
Grenoble est lauréate du Ruban d'Honneur 2010 de la Fondation 30 Milllions d' Amis. De quoi mettre du beaume au coeur des sans-logis, des mal-logés, et des réfugiés Rom qui osent réclamer un toit ...
JMB
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Mercredi 30 mars 2011, comme chaque année, la nuit solidaire était organisée place de Verdun par une vingtaine d’associations et de collectifs. Nous comptions passer la nuit dans des tentes devant la préfecture de l’Isère, pour protester contre les expulsions locatives et la fin du dispositif hivernal. En effet, entre 500 et 1000 personnes ont été ou vont être mises à la rue à partir du 15 mars. Ces personnes sont sans domicile fixe ou ne payent plus de loyer : elles vivent ces situations précaires parce que les loyers sont toujours plus chers, que les agences immobilières demandent des garanties aberrantes et parfois impossibles à réunir, que les logements sociaux sont trop chers, trop insalubres, inadaptés... Pendant ce temps, la spéculation immobilière continue, les entreprises licencient et certains privilégiés continuent de s’enrichir. Les dispositifs hivernaux et la trêve hivernale sont censés éviter que des personnes se retrouvent à la rue en hiver mais les laissent dans des situations précaires au printemps. Ces dispositifs rappellent l’hypocrisie d’un système qui d’un côté alimente des inégalités, des discriminations, de la pauvreté et d’un autre pare mollement ces problèmes par des discours et de fausses promesses (discours de Sarkozy en 2007 : "zéro personne à la rue").
Nous voulions faire de cette nuit solidaire un moment de colère convivial face aux injustices et pour que le droit au logement prime sur la propriété privée !
Un logement pour toutes et tous, en été comme en hiver, ce n’est pas de trop, c’est la moindre des choses !!!
Le préfet en a voulu autrement. Il a commencé par tenter de négocier pour qu’il n’y ait pas de nuit solidaire et a tenté de diviser les associations entre elles. Ce moyen n’ayant pas fonctionné il a essayé de nous faire taire par la force. Ainsi le mercredi soir, dès les deux premières tentes dépliées, les CRS ont chargé à 2 reprises le rassemblement, sans sommation, faisant une arrestation et confisquant les tentes. Par la suite, alors que l’ambiance restait bonne enfant, le préfet a donné un ultimatum de minuit pour dégager la place. Cependant les 200 personnes présentes ont choisi de rester pour continuer de protester et ne pas se soumettre à des menaces autoritaires. A minuit, la police a chargé violemment, expulsant toutes les personnes présentes sur la place, tabassant des gens, puis entamant une véritable chasse à l’homme dans les rues du centre ville. De leur côté, il y avait : le préfet, les boucliers, les casques, les matraques, les lacrymos, les chiens, la brigade-anti-criminalité et 7 fourgons de CRS. Du nôtre, il y a eu quatre personnes à l’hôpital, sérieusement blessées (fractures de côtes, traumatismes crâniens, plaies ouvertes) et une arrestation (Jean-François LeDizes). Les personnes tentant de s’échapper dans le centre-ville ont longuement été traquées, et pour celles attrapées, elles ont eu droit à un tabassage. La répression, au service du pouvoir, a toujours été un moyen d’écraser les protestations. Ainsi de nombreuses luttes et solidarités, en France comme ailleurs goûtent au goût des matraques...
Mais la répression ne nous fera pas taire !
RASSEMBLEMENT PLACE VICTOR HUGO MARDI 12 AVRIL 2011 À 18H00 Nous appelons chacun et chacune à réagir contre ces attaques graves aux libertés individuelles et collectives et à nous rejoindre. La prochaine réunion est prévue jeudi 14 avril à 18H à la maison des associations.
Source : Anonyme/Indymedia gre
