lundi 13 septembre 2010

Le 7 septembre et après

Nous avons tous encore en tête la manif du 24 juin 2010 à deux millions et puis... rideau.

Nous avons tous encore en tête la sortie sans gloire des Bleus en Afrique du Sud, qui mis une bonne moitié de la France sur le flanc, et annonçait un été gentiment morose, et en plus, frisquet pour la saison.

Nous n'en avons pas fini des révélations tombées à point nommé sur les relations incestueuses Sarko-Woerth-Bettancourt. Révélations qui en s'accumulant jour après jour finirent par l'emporter sur la torpeur d'une actualité lénifiante, festivalo-sécuritaire, grand-guignolesque, orchestrée par un personnel gouvernemental aux ordres. Révélations qui ont filé un coup de fouet au bon peuple, un regain de combativité certainement très supérieur, sur les plages et dans les usines, à la somme des discours entendus dans les universités d'été de la gôche tout entière depuis la Libération.

D'ailleurs...

Nous avons tous au coeur la réussite en masse dans la rue du 7 septembre 2010.

Beaucoup ont bien noté quelques unes des perles égrenées par Bernard Thibaud à la Fête de l' Huma 2010, dont celle-ci : " Le blocage des transports, c'est pas compliqué du tout, on sait faire. Mais c'est pas notre stratégie syndicale. Notre stratégie syndicale repose sur la masse des travailleurs engagés dans une lutte".

D'autres n'oublieront pas la maladresse crasse du secrétaire isérois de l' UD CGT,  Patrick Brochier. Sa lettre de chantage aux "partenaires" de l'intersyndicale a fait le tour des boites militantes, et obtenu le retentissement public qu'elle méritait. Ce cas d'école éloquent, modèle d'oukaze bureaucratique chimiquement pur, rendrait presque admiratif dans les écoles de formation trotskystes.

Alors quoi ?

Au risque de décevoir, je n' ajouterai pas une philippique de plus à celles, pléthoriques, qui s'accumulent dans ma boîte à courriels, agonisant à qui mieux-mieux ces chefs syndicaux debouts sur la pédale de frein et leurs attermoiements calculés, tandis que cette fameuse base plus déterminée que jamais à faire la peau de la contre-réforme honnie Sarko/Woerth attendrait l'arme au pied que tombe la consigne de mobilisation générale de l'intersyndicale pour bloquer la France-qui-se-lève-tôt.

Les salariés français ne sont pas si cons. Ils savent. Beaucoup sont chômeurs,  fin-de-droits, isolés, précaires, sans-papiers, placardisés, pressurés, harcelés, surexploités,  menacés de licenciement... Le salariat est un iceberg. Le syndicalisme en est la minuscule pointe émergée. Et l'on ne voit que la pointe émergée....Ne cherchons pas plus loin la source des difficultés.
Ce régime est grillé. La question n'est pas de savoir quand il finira par tomber, mais comment ?
La colère qui monte n'est pas prêt de tomber. J'en suis, tu en es, nous en sommes. J'ai confiance en eux, par ce que  j'ai confiance en nous. Ensemble dans la rue, et par la grève, nous vaincrons ce gouvernement, nous le pouvons.

JMB

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