dimanche 11 décembre 2011

Contre le projet de Center-Parcs dans les Chambaran : un argumentaire

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Nous reproduisons ci-dessous (sans illustrations) l'argumentaire diffusé sous forme électronique et en quatre pages par une série d'associations opposées au projet de Center-Parcs de Roybon en Isère. (1)
La désinformation est une arme redoutable entre les mains du promoteur Pierre & Vacances et ses alliés de tous bords politiques, majoritaires au Conseil Général de l'Isère et à la Région.
Refusons le saccage subventionné d'une forêt publique et d'un milieu naturel extraordinaires, pour le profit des spéculateurs immobiliers. Appel à tous, promeneurs, cueilleurs, chasseurs, pêcheurs, amoureux des Chambaran.
Faites circuler largement ces liens et ce document.
JMB 

Les arguments développés par la Mairie de Roybon et le Conseil Général de l'Isère (CGI) :
- 1000 « cottages » seront répartis sur 200 hectares dans le bois des Avenières, près de Roybon. 
- Des bâtiments collectifs de loisirs sur 3,6 hectares, comprenant une bulle tropicale "Aqua Mundo" (loisirs  aquatiques) dont l'eau sera maintenue à 29° en permanence, des équipements de loisirs autres (bowling, halle de  sports, supérette, restaurant, boîte de nuit, etc.)  
- 700 emplois "non délocalisables" créés : soit 468 Equivalent Temps Plein.  
- Jusqu'à 1500 emplois créés pendant les 2 ans du chantier. 
- Des rentrées fiscales totales estimées entre 3 et 4 millions d'euros par an. 
- Un projet acceptable d'un point de vue environnemental puisque la FRAPNA-Isère accompagne ce projet. 

Alléchant n'est-ce pas ?
Qui ne signerait pas pour un pareil projet ?


OUI MAIS ...

UN PROJET PAS SI MAUVAIS QUE ÇA POUR L' ENVIRONNEMENT ? PAS SI SÛR !    
 
- 200 hectares de forêt impactés :  92 ha défrichés,   31 ha imperméabilisés,  
- 62 hectares de zones humides dégradées  (priorité 
du Grenelle de l'environnement et relais des 
oiseaux migrateurs)
- Bulldozers contre 35 espèces protégées par la loi (2) ; d'après vous, qui va gagner ?  
Le promoteur devra demander une  dérogation officielle pour les détruire. 
- Deux corridors biologiques de cervidés et  de sangliers supprimés par une clôture de 2  mètres de haut. 
- L'aménageur ayant pour obligation de  compenser la destruction des zones humides en  Chambaran, serait prêt à racheter des morceaux  du lac de Paladru !

Face à ce bilan, la FRAPNA  Isère ne peut que conclure le 4 juin 2010 dans l'enquête publique du permis de construire : " En conclusion, les  dossiers soumis à l'enquête publique ne répondent pas à l'ensemble de nos interrogations en matière de prise en  compte des enjeux environnementaux et maintiennent nos inquiétudes quant à l' existence d'impacts irréversibles " (cf document)

UN PROJET DE  DEVELOPPEMENT DURABLE ? PAS SI SÛR !        
 
Situé sur les sources de l'Herbasse, ce Center Parcs va consommer : 
- en volume d'eau, l'équivalent d'une ville de 8000 habitants en pleine saison (c'est cher payer l'eau du bain), ce qui représente une consommation de 1100 m3 par jour, (3) ou encore 220 litres par personne, soit près de 60% de plus 
que la consommation moyenne nationale qui est de 137 l / j / pers (4). 
- en tirant l'eau de nappes phréatiques qui s'épuisent, autant en Isère que dans la Drôme.(5)
- en pompant cette eau dans 2 vallées (Galaure, plaine de Bièvre) pour la rejeter dans un autre bassin versant: l'Isère  
- provoquant à juste titre la colère des agriculteurs, dans un secteur déclaré plus d'une année sur deux en état de sécheresse ou risque de sècheresse par le Préfet.    
- mais aussi la colère des pêcheurs avec la disparition inéluctable d'une rivière de la Drôme, malgré la signature récente d'un contrat de rivière  !!!!    
 - 5000 tonnes de bois pour chauffer une "bulle" à 29° toute l'année dans une zone très froide, avec des -15° l'hiver : l'équivalent d'une ville comme Beaurepaire si tout le monde se chauffait au bois avec un équipement récent.  
- Le chauffage au gaz des 1000 "cottages" avec des allers/retours réguliers pour amener le gaz par camion-citerne (à ce jour, aucune réponse à l'appel d'offres pour  construire un pipeline). 
-  Côté émission de CO2, c'est 2000 véhicules supplémentaires (car clientèle captive de la voiture) qui se croiseront chaque semaine dans l'espace semi-montagneux des  Chambaran.  
A  cela, il faudra ajouter les trajets (AR)des 700 personnes qui iront travailler. 
Noublions pas qu'il faudra amener sur place par camions tout ce qui sera nécessaire pour faire vivre cette ville de 5000 habitants. 
 
UNE OPERATION FINANCIERE REUSSIE ? PAS SI SÛR !
   
 
Sur un total de 73 Millions d'euros, les 37,5Me dépensés par les collectivités se décomposent comme suit :
-15 Me  par le CGI dont 7 Me en subvention directe au titre de création de gîtes, chaque acheteur de "cottage" 
recevra un cadeau de 7000e offert  généreusement par le CGI pour son  acquisition. 
- 7 Me de subventions de la Région Rhône-Alpes.
- 7,5 Me de la Communauté de Communes de Roybon  (empruntés). 
- 4 Me du Syndicat des Eaux de la Galaure.
- 5 Me (ramenés à +/- 4 Me) de la commune de Roybon pour le contournement du centre village. 
- A ces dépenses il faut rajouter 35,4 e de cadeau de la commune de Roybon, qui vendrait un terrain constructible de 200 hectares à 0,30 euros le mètre carré, contre 18 euros le mètre-carré (selon Vivre à Roybon de juillet 2011). 

A noter que les cottages seront proposés à 5000 euros le mètre carré habitable ! 
Soit un total de dépenses de 73 millions.
Rappelons aussi que ce projet représente 94 millions de niche fiscale de l' Etat aux "Loueurs en Meublés Non Professionnels". 
    
Les recettes espérées :    
 - Taxe d'urbanisme à la construction : 3 millions d'euros.(6)
 - Taxes annuelles estimées, dont la cotisation financière des entreprises : 3 millions d'euros. 
 
Au bilan, on dépense 73 millions d'euros pour espérer récupérer 3 millions d'euros par an !    
En laissant les collectivités financer largement cette opération, celles-ci devront attendre 25 ans pour avoir un retour sur investissement !


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(1) ndlr : Le sous-titre original du document diffusé est : " une analyse objective destinée aux élus" :  Trop restrictif à notre avis ! Si ce document est à portée de comprenette de nos élus, il est à la portée de tous  !
(2) ndlr : Selon les données collectées par la FRAPNA-Isère (réponse d'enquête publique adressée au commissaire-enquêteur le 4/06/2010) il y a "67 espèces patrimoniales recensées, dont 17 très rares devant faire l’objet d’une demande de dérogation pour la destruction d’espèces protégées ".

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