Tu marcheras pour tous les morts pour rien, tués lâchement d’une balle dans le dos, tabassés à mort ou jetés dans un fleuve.
Tu
marcheras pour tous les opprimés, les discriminés ou méprisés, parce
qu’ils/elles ne portent pas le nom qu’il faudrait porter, ou parce
qu’ils/elles n’auraient pas « la bonne couleur de peau » ou parce
qu’ils/elles n’habiteraient pas le bon quartier …
Tu
marcheras pour les Arabes, les Africains, les Rroms, ceux qui
aujourd’hui trinquent plus que les autres parce que désignés comme les
bouc-émissaires de notre triste époque.
Tu marcheras pour les histoires
du passé qu’on a si longtemps préféré ignorer au détriment d’autres
histoires, comme si une hiérarchie devait prévaloir.
Tu
marcheras pour croire qu’il est possible de changer les choses, de
débattre en toute franchise, sans hypocrisie, pour aller de l’avant et
ouvrir un autre champ des possibles.
Tu
marcheras en espérant qu’un jour ceux qui ont tué gratuitement,
lâchement, animés par la haine, soient jugés au même titre que d’autres,
et qu’on cesse de leur trouver des excuses sous prétexte qu’ils
seraient des hommes « assermentés. »
Meyriem & Myriam en compagnie d'autres iséroises ;) |
Tu marcheras pour que la loi qu’on dit applicable à tous, le soit enfin, sans faire de la loi une justice à deux niveaux.
Tu
marcheras pour la dignité de ton père, Algérien, cuisinier de
profession, mort à 49 ans, qui s’est tenu droit comme il a pu, arrivé en
France à l’âge de 20 ans.
Tu
marcheras pour la dignité de ta mère, Française, ouvrière en usine puis
vendeuse de lingerie au Printemps, venue de son bourg de Picardie pour
trouver de quoi mieux vivre à Paris, qui se foutait des sales pensées
des uns ou des autres parce qu’elle vivait avec un Algérien.
Tu marcheras pour tous les couples mixtes, tous ceux qui se sont aimés au-delà de ce qu’on nomme « les différences ».
Tu marcheras pour tous les couples mixtes, tous ceux qui se sont aimés au-delà de ce qu’on nomme « les différences ».