jeudi 4 décembre 2008

Verbatim : Eric Hazan


(...) Je pense que la manière dont la police est aujourd'hui commandée, dans sa conduite vis-à-vis des étrangers sans papiers – qui n'ont pas «vocation» à demeurer en France, comme le dit notre ministre de l'immigration – avec les rafles, les centres de rétention, la brutalité, etc., constitue un entraînement de ces forces pour la guerre civile. Parce que les 25.000 étrangers sans papiers que l'on est censé expulser cette année, tout le monde sait que cela ne changera rien au niveau de l'emploi, ou du déficit de la Sécurité sociale. Mais le processus mis en place pour les mettre dehors est un entraînement formidable pour ceux qui exécutent les ordres. Un entraînement qui pourra être appliqué demain à d'autres, vous ou moi.

(...) Si, par démocratie, on entend ce que Alain Badiou appelle le capitalo-parlementarisme – le fait d'élire toutes les x années un certain nombre de gens, presque tous de la même origine et qui mettent en place des lois pour garantir que les places et les richesses resteront dans les mêmes mains –, alors moi je ne suis pas démocrate.

(...)Je ne suis pas de ceux qui considèrent que le libre exercice d'élections régulières suffise à la démocratie. Le suffrage universel serait la seule chose au monde dont il faudrait dire qu'il aurait toujours raison, la majorité aurait toujours raison, quoi qu'elle fasse. Ce serait vraiment extraordinaire.

Eric HAZAN, éditeur de " L' insurrection qui vient " - propos tirés d'une longue interview à Mediapart , Novembre 2008

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